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Helma von Shoneheit (1899-1979)

Fille d'un libraire berlinois, danseuse, élève de von Laban à Ascona, actrice de cinéma à Berlin et Hollywood, rivale perdante de Leni Riefenstahl, communarde.

Tochter eines Berliner Buchhändlers, Tänzerin, Schülerin von Laban in Ascona, Filmschauspielerin in Berlin und Hollywood, unterlegene Kollegin und Rivalin von Leni Riefenstahl, Kommunardin.


Avec Rudolf von Laban 1914 à la plage d'Ascona (Helma au milieu)






Dans les montagnes

Dans un film des montagnes d'Arnold Fanck






Jusqu'à sa mort elle vivait dans une commune de hipies près d'Hollywood
(au milieu assise)

A 80 ans

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À la fin du repas Helma von Shoneheit, alors âgée de 80 ans, se leva, se déshabilla et fit quelques pas dans les bois.
Elle disparut sans dire un mot le 4 mars 1979, après avoir traversé le siècle sur la pointe des pieds.

Nach einem Essen erhob sich Helma von Shoneheit, damals achtzig Jahre alt, entkleidete sich und tat einige Schritte in den Wald. Ohne ein Wort zu sagen verschwand sie am 4. März 1979, nachdem sie das Jahrhundert auf Zehenspitzen durchquert hatte.

Fille d’un libraire Berlinois, Helma Von Shoneheit avait un certain talent pour la danse.
Née en février 1899, la jeune fille très émancipée fit la connaissance du danseur Rudolf Von Laban en 1913.
De passage à Berlin, Rudolf croisa Helma lors d’une de ses escales dans la librairie « Von Shoneheit ».
Rudolf fut très sensible au corps élastique d’Helma.
"Entre deux rayonnages, en équilibre sur les escabeaux, Helma se tordait comme une liane, s'agrippant d'une main délicate aux livres des plus grands écrivains.." notera Rudolf dans ses mémoires.

Die Tochter eines Berliner Buchhändlers hatte ein gewisses Talent für den Tanz.
Das im Februar 1899 geborene, sehr emanzipierte junge Mädchen lernte 1913 den Tänzer Rudolf von Laban kennen.
Auf der Durchreise in Berlin sah Laban Helma bei ihrer Leiterkletterei in der Buchhandlung „Von Shoneheit“.
Rudolf war fasziniert von der Beweglichkeit ihres Körpers.
„Zwischen zwei Regalen wand sich Helma, auf Trittstufen balancierend, wie eine Liane, um mit zarten Händen die Bücher der großen Schriftsteller zu erreichen“, notierte Laban in seinen Erinnerungen.

Rudolf enleva littéralement la jeune fille à son père et l’emmena avec lui à Ascona dans les Alpes Suisses.
Helma intégra alors "l’Oto group", crée par Rudolf von Laban en 1900.
Cette communauté de pacifistes, végétariens, nudistes, intellectuels, anarchistes et danseurs, obsédés par les écrits de Nietzsche, vivait en parfaite harmonie avec la nature au coeur de la montagne Suisse.

Rudolf entführte das Mädchen buchstäblich ihrem Vater und nahm es mit nach Ascona in den schweizerischen Alpen.

Helma trat dort dem „Ordenstempel des Ostens“ (O.T.O.) bei, der 1900 von Laban gegründet worden war. [Der O.T.O. war keine Gründung von Laban, er eröffnete jedoch um 1917 eine Zweigloge des O.T.O. von Theodor Reuß. H. M.]
Diese Gemeinschaft von Pazifisten, Vegetariern, Nudisten, Intellektuellen und Tänzern, die von den Schriften Nietzsches fasziniert war, lebte im Herzen der schweizerischen Gebirgswelt in perfekter Harmonie mit der Natur. [Hier ist der Monte Verità insgesamt gemeint. H. M.]

Danse et naturisme étaient leur pain quotidien. C’est dans ce culte du corps et de la danse libre, qu’Helma vivra ses plus belles années, en parfaite osmose avec la nature qui l’entourait.Elle demeura 7 ans à Ascona sans pour autant voir le temps passer. 
Tanzen und Nacktgehen war ihr täglich Brot. In diesem Kult des Körpers und des freien Tanzes erlebte Helma ihre schönsten Jahre, in perfekter Osmose mit der sie umgebenden Natur. Sieben Jahre blieb sie in Ascona, ohne den Vorbeigang der Zeit zu spüren.

Lors d'une séance de danse-escalade-naturiste, Helma fit la connaissance d’Arnold Franck (cinéaste allemand en repérage dans les Alpes) [richtig : Fanck. H.M.]. Arnold, troublé par la beautée et la souplesse d’Helma, réussit à convaincre la jeune fille de tourner dans le film qu’il préparait. Ne connaissant rien au cinéma, Helma accepta. Elle abandonna à regret Rudolf et sa communauté.
Während einer Tanz-und-Klettertour von Naturisten lernte Helma einen deutschen Filmemacher kennen, der sich in den Alpen auf Erkundungsgang befand: Arnold Fanck. Dem von der Schönheit und Geschmeidigkeit Helmas bezauberten Arnold gelang es, das Mädchen für den Film zu gewinnen, an dem er arbeitete. Ohne ein Ahnung von Filmdingen zu haben nahm Helma an. Sie trennte sich mit Bedauern von Rudolf und seiner Gemeinschaft.

Helma fit quelques « films de montagnes » (genre alors très prisé en Allemagne) sous la direction d’Arnold Franck.
D'abord doublure, elle finit par obtenir des rôles plus importants.Mais lorsque Arnold s’amouracha de la belle actrice Leni Riefenstahl, les rôles d’Helma se réduirent comme une peau de chagrin. La nouvelle égérie d’Arnold évinça Helma de ses films. Dans « la montagne Sacré » (1926) Helma n’a plus qu’un tout petit rôle de figurante.

Helma machte einige Bergfilme (ein damals in Deutschland sehr beliebtes Genre) unter der Leitung von Arnold Fanck.
Erst war sie Double, später erhielt sie bedeutendere Rollen. Aber als sich Arnold in die schöne Schauspielerin Leni Riefenstahl verliebte, schrumpften Helmas Rollen wie eine Ziegenhaut. Die neue Liebschaft Arnolds vertrieb Helma aus seinen Filmen. Im „Heiligen Berg“ (1926) hat Helma nur noch eine winzige Nebenrolle.

Rejetée par Arnold, Helma fuira son chagrin d'amour (et la montée du nazisme), en partant aux État–unis.
À Hollywood, elle jouera de tous petits rôles et dansera dans les films les plus bas de gamme, des productions Mack Sennett.
Helma survivra plus qu’elle ne vivra de son art.

Abgewiesen von Arnold, entfloh Helma ihrem Liebeskummer (und dem Aufkommen der Nazis) nach USA.
In Hollywood spielt sie ganz kleine Rollen und tanzt in Filmen der untersten Sorte, in Produktionen von Mack Sennett.
Sie lebt nicht von ihrer Kunst, es ist mehr ein Überleben.

L’arrivée du parlant n’arrange rien à la carrière chaotique de la danseuse Allemande.
Car l’actrice au corps élastique, refuse de prononcer le moindre mot à l’écran.

Das Aufkommen des Sprechfilms ändert nichts an der chaotischen Lage der deutschen Tänzerin.
Denn die Schauspielerin mit dem biegsamen Körper weigert sich ein einziges Wort vor der Kamera zu sprechen.

Tout au long de sa filmographie, Helma s’enfermera dans un mutisme qui deviendra sa marque de fabrique.
« Le corps doit parler et rien d’autre… » disait elle. Elle se cantonnera dans des rôles muets de danseuses, ou les interprétations plus rares, de femmes muettes ( comme son rôle d'alcoolique dans « le bandit » de E.G Ulmer).

Während ihrer ganzen Filmkarriere verschließt sich Helma in ein Stummsein, das zu ihrem Markenzeichen wird.
„Der Körper muss sprechen und nichts anderes…“ sagte sie. Sie beschränkt sich auf stumme Tanzrollen oder auf die äußerst seltenen Rollen stummer Frauen (wie ihre Rolle einer Alkoholikerin in „Der Bandit“ von E. G. Ulmer).

En 1930 Helma fait la connaissance de Franck Rupport, costumier de cinéma spécialisé dans la chaussure.
Ensemble, ils vivront sur les hauteurs d’Hollywood et auront plusieurs enfants (Helma prendra alors le nom de son mari).
De ses années de vie commune avec Rupport, on raconte qu’Helma sortait la nuit entièrement nue et allait danser seule sur les hauteurs d’Hollywood.

1930 lernt Helma Franck Rupport kennen, einen Filmausstatter, der sich auf Schuhwerk spezialisiert hatte.
Gemeinsam leben sie auf den Höhen über Hollywood und bekommen mehrere Kinder (Helma übernimmt damals den Namen ihres Mannes). Man erzählt sich, dass Helma während ihres Zusammenlebens mit Rupport nachts völlig nackt ins Freie zu gehen und auf den Hügeln Hollywoods zu tanzen pflegte.  

C'est recouverte de courges et arborant un petit drapeau américain, qu'Helma (Rupport) dansera une derniére fois à l'écran.
Elle tournera en 1973 dans le film "l'épouvantail" de Jerry Schatzberg, une scéne de rêve coupée au montage.
Bedeckt mit Kürbisblättern und eine kleine amerikanische Flagge schwenkend tanzte Helma (Rupport) ein letztes Mal vor der Kamera. 1973 spielte sie in dem Film „Die Vogelscheuche“ vom Jerry Schatzberg eine Traumszene, die bei der Montage weggeschnitten wurde.  

Son mari mourra d’un accident de la route le 12 Avril 1967.

Ihr Mann starb am 12. April 1967 durch einen Verkehrsunfall.

Proche des mouvements contestataires de la fin des années 60, Helma passera les dernières années de sa vie dans une communauté hippie, où elle renouera avec une certaine idée du bonheur.
Im Umfeld der Protestbewegungen am Ende der 60erjahre verbringt Helma die letzten Jahre ihres Lebens in einer Hippiekommune, wo sie an ihre alte Vorstellung von Glück wieder anknüpfen kann.

Helma vieillira à quelques kilomètres de la capitale du cinéma, sans faire de bruit.

Helma verbringt die letzten Jahre ihres Lebens wenige Kilometer von der Filmhauptstadt entfernt in aller Stille.

Le 4 mars 1979, à la fin d’un pique-nique avec ses amis, Helma von Shoneheit se leva, se déshabilla lentement et disparut à jamais dans la nature.
Am 4. März 1979, nach einem Picknick mit ihren Freunden, steht Helma von Shoneheit auf, entkleidet sich langsam und entschwindet für immer in die Natur.

Olmo Mayakoff
les oubliés

Ne vous retournez pas

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